Et voilà, ce quinzième anniversaire format double édition est déjà terminé. On en a encore des étoiles plein les yeux ! Pour rester dans l’ambiance magique encore toute fraîche du Hellfest, voici notre live-report du second week-end qui se tenait du 23 au 26 Juin 2022…
Jeudi 23 Juin – Les festivités reprennent sous un soleil de plomb devant la Mainstage 1, avec un Phil Campbell et ses Bastards Sons à 15h30, face à un parterre bondé et conquis d’avance. C’est simple, pendant 40 minutes le groupe enchaine les incontournables de Motörhead (Iron Fist, Bomber, Killed By Death, Overkill…), et l’ex-guitariste du bombardier a le privilège d’ouvrir ce second week-end. Il attire à lui seul tous les festivaliers, qui veulent entendre une nouvelle fois les hymnes du légendaire trio. Un grand moment de pur Rock N’ Roll ! Dès la fin du set direction le point presse, où nous attend Mick de Destinity. Le chanteur de la formation lyonnaise fait le point avec nous sur l’album « In Continuum » sorti en 2021, d’ailleurs on vous proposera d’écouter cette interview très bientôt. Vient ensuite le moment de regagner la Mainstage 2, pour assister à un live que j’attendais avec une grande impatience, celui de Steve Vai ! L’alien, dont nous avions assisté à la conférence de presse en début d’après-midi, livre un show intense, au son énorme, aidé en cela par un groupe vraiment excellent. L’ex-disciple de Frank Zappa fait la part belle à son dernier album « Inviolate » et glisse dans son set quelques pépites comme « Giants Balls Of Gold / Bad Horsie / Tender Surrender », avant de conclure avec le flamboyant et toujours émouvant « For The Love Of God ». Une nouvelle leçon de guitare proposée pour cette 15e édition. Le plus amusant c’est de retrouver juste après sur la scène voisine, l’ancien groupe du guitariste, Whitesnake ! David Coverdale et ses musiciens jouent un set quasi identique à leur dernier passage lors du Hellfest 2019. Avec, presque comme d’habitude, une grande place réservée à l’album « 1987 ». Le groupe est en forme, Tommy Aldridge nous refait le coup de son solo de batterie dont une partie sans ses baguettes (!!!), le chanteur interprète ses titres d’une très grande émotion, prend la peine de présenter tous ses musiciens, et d’inviter Steve Vai pour le morceau final « Still Of The Night ». Pour ceux, comme moi, qui étaient trop jeunes à l’époque pour assister aux fameux Monsters Of Rock de Paris de 1990, ce fût un bon moyen de rattraper le temps perdu, en quelques sortes. Vers 21h45 c’est Helloween qui déboule ensuite. Le combo allemand qui compte désormais sept musiciens depuis quelques années maintenant, nous fait, ce qu’il sait faire depuis ses débuts : son speed-metal mélodique de haut niveau ! Si la musique a, elle, très bien vieillie, avec les duels de guitares toujours aussi trippants et la section rythmique Grosskopf/Löble exceptionnelle, les prouesses vocales du trio Hansen/Kiske/Deris montrent une certaine fatigue, et une justesse parfois limite. Je me suis toujours demandé si trois chanteurs sont vraiment indispensables, mais cela reste mon avis. Pour le reste, « Ride The Sky/Eagle Fly Free/I Want Out » demeurent à jamais des inoxydables, et le nouveau single « Best Time » est un ultime retour aux sources qui fait du bien. Scorpions qui fait office de première tête d’affiche de cette part.2, propose son show habituel sans réelle surprise, mais il suffit de voir le sourire et la fougue des festivaliers pour se rendre compte une nouvelle fois, que le groupe d’Hanovre, fait partie des géants du genre avec plus de 50 ans de carrière au compteur, rien que ça, respect ! Et comment ne pas succomber une nouvelle fois aux hymnes « Make It Real » et « The Zoo » ?

Vendredi 24 Juin – Une journée à la météo mitigée allait s’emparer du site de Clisson, mais avant que la pluie ne fasse parler d’elle à maintes reprises, c’est au tour de Fauxx d’ouvrir le bal. Le duo industriel composé de Joachim Blachet et du batteur de Tagada Jones, Jean-Baptiste Tronel, présente son premier album « StatistiC EgO ». Le public qui est loin d’être indifférent à la musique du groupe, a le droit à un show de trente minutes intenses et hypnotiques. A revoir avec grand plaisir. Leurs compatriotes de Disconnected prennent la suite, et cela, devant une foule de plus en plus importante. Ils enchaînent les hits de leur deuxième et nouvel album, « We Are Disconnected ». Les musiciens en revanche sont bien connectés entre eux, le set est puissant et impeccable, Ivan, le chanteur, transmet un bonne dose d’énergie, en arpentant tous les coins de la Mainstage 2, et tient le public dans sa main. Le show se termine sur le molosse « White Colossus » qui termine d’asseoir les festivaliers. Une vraie réussite. Le temps d’aller prendre un café et de nous trouver une place de choix pour Crisix, juste avant que le set des californiens de Dead Heat se termine. De ce que l’on a entendu, le crossover du quartet dépouillait grave du steak. A revoir si possible. Les barcelonais de Crisix arrivent on stage, et l’un des concerts les plus crazy de cette édition allait commencer. Avant de débuter, Bazooka prend la parole et annonce au public que leur batteur a choppé un fuckin’coco assez lourd 24h plus tôt et ne peut se joindre à la fête. Il sera donc remplacé pour deux morceaux par Job de Tagada Jones, qui tient largement la route, et aucun faux(x) pas à l’horizon. On a vraiment l’impression que le batteur est dans le groupe depuis toujours, juste génial ! Le temps de nous remettre des deux titres du début, martelés comme c’est pas permis, que les musiciens échangent leurs instruments pour entamer un medley de dingue, avec au menu un mix entre « The Walk » de Pantera, « Hit The Lights » de Metallica et « Antisocial » de Trust, et pendant ce temps, ça se bouscule sévère dans le pit ! Pla nous confiera plus tard en interview qu’il était hors de question pour le groupe d’annuler sa venue à Clisson, et cela ne fait que confirmer que les spectateurs étaient en présence ce jour d’un groupe très professionnel et respectueux de son public. Standing ovation ! Après ce show complètement schizo, le duo Youth Code prend la suite, pour proposer une bouillie pop/électro/samples et hurlements divers sans grand intérêt. S’il y a des fans, tant mieux pour eux. L’après-midi se poursuit, nous concernant, entre Blues Pills qui propose son show habituel sans grande surprise, mais toujours aussi bon à écouter, conférences de presse et interviews. Ce n’est que vers 18h que nous retournons vers les Mainstage pour ne pas manquer la prestation post-apocalyptique des vétérans de Killing Joke avec un Jaz Coleman toujours aussi habité. En deux mots, c’était excellent et intense, et rien que d’entendre « Requiem » j’en ai encore des frissons ! Mais le coup de grâce survint pendant le gig de Kreator qui avait très bien commencé, je m’explique. « The Patriach », « Phobia, « Violent Revolution » et le single « Hate Uber Alles » sont au menu, mais voilà que la pluie fait son apparition de plus belle et très franchement nous fûmes très nombreux à rebrousser chemin pour aller nous abriter. Vraiment dommage, mais les choses ne s’arrangèrent pas durant les live de Ministry et d’Alice Cooper. Pour beaucoup de festivaliers, y compris nous, la journée s’arrêta prématurément. Dommage…

Samedi 25 Juin – Toujours sous le coup d’avoir quitté, trop tôt la veille, le site en raison des trombes d’eau, c’est avec une certaine appréhension que les concerts commencent et on entend plusieurs festivaliers redouter le retour de la pluie. Heureusement il n’en fût rien, l’eau tomba par intermittence pour s’arrêter définitivement en début d’après-midi. La journée du samedi commence avec Manigance, copie quasi-conforme de Satan Jokers. Pour résumer, techniquement c’est pas mal, mais la presta se résume à écouter des semblants de « Les Fils Du Métal/En Partance Pour L’enfer » pendant 30 minutes. Nous aimons davantage l’original, car très franchement les compositions font preuve d’un réel manque d’originalité et paraissent datées. Dommage, pour ce groupe qui existe quand même depuis un bail. Les choses se professionnalisent, sérieusement, avec le légendaire Michael Monroe qui donne un bon coup de Rock N’ Roll à l’assemblée, et ça fait du bien ! Le finlandais rescapé des 80’s occupe toujours aussi bien la scène, reste très proche de son public, et donne beaucoup de fil à retordre à son technicien qui galère un max’ avec son micro ! A côté de ça, le groupe qui l’accompagne est super, joue nickel, et ça le fait grave. Les guerriers galactiques, vêtus comme dans le film « La Guerre Du Feu », de GloryHammer prennent possession de la Mainstage 1 dès 13h pile-poil, pour 40 minutes de heavy-metal mélodique, empruntant la voie toute tracée d’un certain Rhapsody en son époque. Sympa à voir et à écouter. Changement de son de guitare radical après, avec le phénomène de Seattle, mister Ayron Jones ! Le guitariste poursuit son ascension française, et délivre un son énormissime, accompagné d’un groupe solide visiblement heureux de partager l’affiche du jour. Excellent ! Rajouté au line-up du festival presque au dernier moment, les grenoblois de Nightmare abordent la scène de la M2, et bastonnent à donf alliant power and louder, sous le contrôle de leur nouvelle chanteuse Madie, dont c’était également le premier Hellfest. La frontwoman de choc capte l’attention du public avec force et assurance. Un concert généreux avec absolument rien à redire, venant d’un groupe dont nous n’attendions pas grand chose. Une très bonne surprise ! La cool attitude de Gary Clark Jr calme le jeu d’entrée, et interprète un blues novateur qui n’oublie pas d’inclure dans sa musique le côté sale et roots qui fait défaut ces derniers temps chez les principaux acteurs du style. Petit bémol cependant, avec les fins pas toujours très cohérentes de certains morceaux. Très attendus pour cette édition anniversaire, et déjà présents lors du précédent week-end, les australiens d’Airbourne font leur show habituel devant un public survolté. La bonne humeur est plus que contagieuse, les pieds tapent le rythme, les musiciens montrent qu’ils sont heureux et fiers d’être à Clisson et c’est bien le principal. Prochaine tête d’affiche du Hellfest ? Le groupe de Joël et Ryan en a largement la carrure et la stature, on verra bien. Maintenant pour Nightwish c’est autre chose. On sent bien que le public commence à se placer pour le show de GNR. Le concert des finlandais en lui-même est très bien, le son est puissant et clair, mais très franchement et personnellement, l’intérêt pour le groupe se résume à regarder la scénique, l’impressionnante performance vocale et l’enthousiasme de la belle Floor Jansen et ça s’arrête là. Sorry. Et bien évidemment, à 21h55 la tête d’affiche qui faisait figure d’évènement pour ce samedi arrive, Guns n’ Roses ! Tous les ingrédients étaient là pour un spectacle unique ! Une scène de malade, un son énorme, une set-list avec les standards « It’s So Easy/Sweet Child O’Mine/Rocket Queen/Mr Brownstone/Civil War/Live And Let Die/You Could Be Mine », le clin d’oeil à AC/DC avec la cover de « Back In Black », et le « I Wanna Be Your Dog » des Stooges. Un Duff McKagan imposant avec son tee-shirt de The Saints, en grand fan de punk qu’il a toujours été, un Slash flamboyant au jeu impeccable, et Dizzy Reed fidèle au poste derrière ses orgues depuis les années « Use ». Accompagnés de musiciens présents depuis quelques temps, mais forcément moins exposés, avec Melissa Reese (claviers/choeurs), Richard Fortus à la guitariste rythmique, et aux allures du génial Izzy Stradlin, et l’excellent Frank Ferrer derrière les fûts ! Tous les ingrédients sont donc là sauf… la voix d’Axl. C’est carrément Guns sans Rose, la déception ! Dommage, car beaucoup de fans attendaient ce live avec impatience, et comme à son habitude monsieur Bill Bailey cassa quelque peu cet engouement, et il serait vraiment temps pour lui de comprendre que toute chose a une fin. Goût amer pour pas mal de teenagers de l’époque présents ce soir, dont les albums légendaires sortis entre 1987 et 1992 ont fait rêver des générations de fans. Malheureusement, encore une affaire avec des millions de dollars en jeu, qui ne regarde que les californiens.

Dimanche 26 Juin – Pour ce dernier jour de festival, seuls trois concerts ont vraiment retenus toute notre attention. Pour commencer, les anglais de Memoriam qui se produisaient sûr la scène de l’Altar. Le death-metal old-school taillé façon panzer de l’ex-Bolt Thrower Karl Willetts, ne fait pas dans la dentelle. Même si certains riffs peuvent sembler répétitifs, l’esprit soldat solitaire mercenaire in your face, à largement de quoi satisfaire l’assemblée présente, et combler ceux qui portaient les tee-shirts Benediction, Napalm Death et Morbid Angel. Un gage de qualité donc. La Valley accueillait à 21h une légende, en la personne de Bobby Liebling et son groupe Pentagram ! Actif depuis 1971 le groupe précurseur du heavy-doom n’a absolument rien perdu de sa superbe et n’a strictement plus rien à prouver à quiconque depuis maintenant plusieurs décennies. Bobby est en grande forme, son jeu de scène allié à un éternel déhanché, à de quoi faire pâlir les prothésistes de hanches, mais tout tient le coup. Le son est énorme, le gaucher Victor Griffin assure toujours comme un dieu avec ses Les Paul en bandoulières et sa wah-wah au pied. Le public principalement constitué de puristes, à le sourire jusqu’aux oreilles et le headbang naturel. Merci à l’organisation du festival d’avoir programmé le groupe, qui valait pratiquement à lui seul les trois-quarts du line-up du jour, c’est pour dire. Un véritable évènement ! Une autre légende se tenait à quelques mètres de là, Mercyful Fate. Sitôt la presta de Pentagram terminé, c’est la quasi-totalité du même public qui a pris la direction de la Temple pour assister au concert d’un groupe qui aurait dû être LA tête d’affiche de ce dimanche soir ! Question de point de vu d’accord, mais sans le groupe de King Diamond il n’y aurait jamais eu toute cette déferlante sonique qui a fait l’histoire que nous connaissons tous. Foi de puriste, et inutile de revenir là-dessus. Kim Bendix Petersen est impérial, et joue à la perfection son rôle pour ce dangerous meeting. Entouré du bassiste Joey Vera (Armored Saint/Fates Warning), du batteur Bjarne Holm, du guitariste Mike Wead et du mythique Hank Shermann, le King prêche la grandeur de son heavy-metal mythique avec classe et domination. Les classiques « The Oath/A Corpse Without Soul/Curse Of The Pharaohs/Satan’s Fall » envoutent les fans de la première heure, et le magique intemporel « Evil » béni l’assemblée qui jubile ! La cérémonie dure une heure, et à son issue la team quitte le site de Clisson ne portant absolument aucun intérêt à l’autre groupe formé en 1981 par un autre danois, histoire de ne pas gâcher la fête, et repartir avec le désormais indélébile souvenir d’un groupe que je n’aurai jamais espéré voir un jour on stage. Merci le Hellfest, merci King Diamond !

Pour conclure, ce second week-end remporta tous les suffrages et proposa une fois encore une affiche vraiment hallucinante. Tous les genres ont été pris en compte, la programmation ne peut pas plaire à tout le monde et c’est tant mieux, car cette diversité fait la force du Hellfest depuis quelques années maintenant. En ce qui nous concerne, on a préféré l’ambiance de la part.1, plus roots et bon-enfant. Nous avons passé un excellent moment et ce sera avec grand plaisir, et une impatience avouée, que nous foulerons à nouveau le site de Clisson les 16, 17 et 18 Juin 2023 pour le déjà très attendu Chapter XVI. HORNS UP !!!
La team No Name Radio
Éternels remerciements à Roger Wessier de Replica Promotion, Elodie Sawicz et Romain Richez de l’Agence Singularités.
Photos : No Name Radio

1 réflexion au sujet de “Hellfest 2022 – Compte-rendu du second week-end !”