Loin d’être la sortie que tout le monde attendait d’une impatience trépignante, le nouvel album de ces adeptes du doom, est en revanche pour votre rédacteur un véritable évènement. Explication. Groupe découvert en 1996, par l’intermédiaire d’une radio locale lyonnaise, qui diffusait dans une de ses émissions le brûlot « Shotgun ». Cet extrait de « S.O.L », faisant partie des disques de stoner-doom, un genre qui n’était pas encore aussi populaire qu’aujourd’hui, relativement difficiles à se procurer.
Il a donc fallût batailler ferme pour mettre la main sur ce recueil de riffs lourdingues et tranchants. D’autant plus, que la presse spécialisée de l’époque, n’en avait pas écrit la moindre ligne. Internet n’existant pas encore, pas simple de suivre l’actualité d’un groupe dont personne ne parle. Entre temps les années passent, les styles musicaux changent, de nouvelles pointures émergent, squattent les unes des canards et des ondes, reléguant des formations comme Las Cruces aux titres de seconds couteaux. Pourtant les albums obscurs, de tous ces groupes quasi oubliés, sont en passe de devenir des pièces maîtresses pour les die-hard fans.
Pour en revenir une dernière fois à « S.O.L », cet album m’avait vraiment marqué. Ses tubes « Sophia », « Skin Chamber », « Eve In Sorrow » n’étaient jamais loin d’être dégainés sur la chaîne stéréo. Alors, imaginez la surprise, lorsque arriva dans la boite mail de la rédaction, les deux premiers singles annonçant la sortie de « Cosmic Tears » attendu pour le 3 Juin chez Ripple Music. Je ne savais même pas que le groupe était encore en activité ! Excitation à son comble, les singles en question (Cosmic Tears & Stay) tournèrent en boucle toute la journée, et les choses ne s’arrangèrent pas, lorsque l’album complet se pointa. L’excellente trace laissée par « S.O.L » ne fût en loin ternie, et « Cosmic Tears » est tout simplement génial !
Je peux vous garantir que vous avez rendez-vous pour une heure de doom, qui s’inscrit dans la pure tradition. Les titres sont énormes, en particulier Egyptian Winter, Holy Hell, Altar Of The Seven Sorrows, et Relentless. Vous retrouverez des soli à la wah-wah à tout va, une production solide, et surtout, l’esprit du Sabbat Noir era-1970/1975 qui plane carrément au dessus de la tête de nos Texans. Après, je trouve que c’est vraiment dommage que le groupe ne soit pas plus connu en Europe, sauf des puristes bien évidemment.
Maintenant je me demande, si la reformation récente de Las Cruces, pour l’enregistrement de cet album, pourrait me donner l’espoir de les voir un jour sur scène. C’est un combo qui a vraiment marqué ma jeunesse. Allez, on croise les doigts et l’espoir fait vivre comme dirait l’autre. Wait and see…
Las Cruces « Cosmic Tears » – Sortie, 3 Juin 2022 – Ripple Music
Guillaume
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