Derek Sherinian c’est carrément une pointure ! Entre Black Country Communion, Sons Of APollo, Dream Theater (1995/1998), Alice Cooper et d’autres, notre homme fait rugir ses claviers chez les grands et ça lui vaut bien. Alors lorsque l’on apprend que le californien sort un nouvel album avec mister Simon Phillips derrière les fûts, l’excitation est à son comble, car on sait déjà que l’on va écouter quelque chose de grand !
Cerise sur le gâteau, Derek a non seulement fait appel à un immense batteur, et pour compléter le tableau on retrouve le top du top en matière de guitaristes et bassistes ! Niveau six-cordes on parle de Steve Vai, Ron Thal, Zakk Wylde, Kiko Loureiro, Joe Bonnamassa donc déjà ça calme, et pour les bassistes on écoute Jimmy Johnson (Allan Holdsworth), Tony Franklin (Blue Murder, Whitesnake, David Gilmour), Billy Sheehan et Ernest Tibbs, bien connu de Simon Phillips pour son groupe Protocol. Donc du lourd, du musical et un vrai régal.

« The Phoenix » est la seconde collaboration entre Derek et Simon depuis l’album « Inertia » de 2001, et même si le disque est quasiment instrumental, exceptée la version de Jimi Hendrix « Changes » devenu ici « Them Changes », ça n’en fait pas pour autant un album de musiciens pour musiciens. C’est pas du démonstratif à tout va et les non-adeptes de ce genre de disques ne seront pas insensibles à l’écoute des huit morceaux.
Pour rentrer dans le coeur du steak, on assiste à la rencontre du riff bien lourd et heavy avec un flamenco que le Guitar Trio n’aurait pas renié (Pesadelo), du prog de haut vol (Empyrean Sky/Octopus Pedigree/Clouds Of Ganymede), une fusion entre un Van Halen de la grande époque se fait sentir dans le titre d’ouverture (The Phoenix), Derek se fait plaiz en solo sur le titre « Dragonfly » et un spirit à la Jan Hammer (Jeff Beck/Mahavishnu Orchestra) est omniprésent lors de l’écoute de « Temple Of Helios ».

L’album ne manque pas de références, comme vous pouvez le constater, et on ne tombe pas dans la caricature de jouer dans un seul morceau un max’ de notes pour en mettre plein la vue à son auditoire, »The Phoenix » est bien plus subtile que ça. Pour la composition, Derek c’est judicieusement mis à la place de ses intervenants pour que rien ne soit laissé au hasard, et pour que l’auditeur puisse retrouver l’âme de ses musiciens favoris en dehors de leurs zones de confort si on peut dire.
On reconnait le feeling planant de Steve Vai, les lignes volubiles de Billy Sheehan, le touché blues de Zakk Wylde, sans omettre la polyvalence et la virtuosité de Bumblefoot qui selon le clavieriste, est le seul guitariste au monde à pouvoir reproduire sur scène toutes les parties de guitares du disque.
En tout cas, votre rédacteur a pris une grosse claque en écoutant « The Phoenix », et il est indéniable que cette nouvelle collaboration entre les sieurs Sherinian & Phillips ne peut rester sans suite si vous voyez ce que je veux dire. Un des albums à retenir de cette décidément imprévisible année 2020, c’est indiscutable.
Interview Derek Sherinian publiée dans Nos Nouvelles Reviews – « The Phoenix Rising ! »
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Derek Sherinian « Empyrean Sky » (Listening Video)
Guillaume