En 1985, Patrice Leconte signait avec son film « Les Spécialistes » une bobine qui fît date dans l’histoire du 7e art Français, avec une phrase plus qu’accrocheuse incrustée sur son affiche entre messieurs Giraudeau et Lanvin : « C’était impossible, ils l’ont fait » ! En 2020 le bassiste de Symphony X Mike LePond sort « Whore Of Babylon », nouvel album de son projet-annexe Silent Assassins, sur lequel il aurait pu (du ?) écrire lui aussi la variante de la phrase, « C’était impossible, il l’a fait ». Oui bon ok, mais fait quoi à la longue ? Et bien mon petit Lucien, je te le donne dans le mille Emile, l’album que tous les bassistes attendaient depuis longtemps !
Un disque dans lequel on entend la basse du début à la fin, avec parties rythmiques et mélodiques présentes et jouées avec vigueur, technicité et savoir faire. Il suffit juste d’avoir vu au moins une fois Symphony X en concert, et d’être tombé en extase pour profiter des duels harmoniques de la paire Romeo/LePond, et confirmer que notre homme est un bassman hors pair. Mike maitrise haut la main ses 4 et 8 cordes !
Un album de bassiste pour les bassistes ? Pas forcément, même si la présence de l’instrument est prédominante, on ne tombe jamais dans la démonstration. Pour ce nouveau volet, notre ami se lâche complètement et nous propose un melting-pot musical réparti sur 56 minutes, c’est simple tous les genres sont passés à la moulinette !
Speed-metal ancré 80’s (Dracul Son / Ironborn), heavy incisif et épique (Ides Of March / Laby Bathory), metal prog’ (Tell Tale Heart), hymne flamenco/folk (oui oui ça existe – Night Of The Long Knives), power-ballad romantique à donf’ avec la chanteuse Sarah Teets (Champion), une redite sous forme de clin d’oeil (?) du tube d’AC/DC « Hard As A Rock » (Power Of Steele), et un final qui trouvera preneur auprès des fans d’Orphaned Land et Deep Purple avec le tandem « Whore Of Babylon » / « Avalon ». De quoi largement combler le mélomane ouvert d’esprit, qui peut retrouver sur un seul et même album tous ses styles favoris et très bien interprétés cela va sans dire !
Le musicien souhaitait depuis longtemps enregistrer un album de la sorte, regroupant toutes les influences qui ont marquées sont parcours musical. Revendiquant sa passion pour Judas Priest, Manowar, Saxon, Iron Maiden et désireux d’écrire des histoires 100% métal épique avec comme personnages principaux Vlad l’Empaleur, la comtesse Bathory et la fille de joie de Babylone. Il en rêvait, donc il l’a fait (on y revient) !
Bémol cependant, car malheureusement il y en a un, avec le chanteur Alan Tecchio. Même s’il a toujours été le choix number one du bassiste de Symphony X depuis les débuts de Silent Assassins, on aurait largement préféré écouter soit un album instrumental soit carrément avec un autre vocaliste. Dur dur que de conclure de la sorte cette chronique sur une note salée, mais lorsque le chant entre en action, la justesse et le côté haut-perché limite ringard font dangereusement taquiner les écoutilles et la patience de l’auditeur, qui préfèrera se concentrer davantage sur la musique qui vaut largement le détour et le principal intérêt de ce « Whore Of Babylon ».
Guillaume