Ce qui est cool quand on s’appelle Jordan Rudess et que l’on a envie de sortir un album solo, c’est de se poser la question de savoir avec quels musiciens on souhaite jouer. Il faut se mettre à la place de Jordan quand même, qui depuis ses débuts ne joue qu’avec les grands, car c’est un grand !
Voyez plutôt, depuis les 80’s on retrouve le nom du claviériste du Théâtre du Rêve dans des institutions prestigieuses comme Dixie Dregs / Dream Theater / Liquid Tension / Rudess Morgenstein Project / Levin Minnemann Rudess, il y a pire comme références non ?
Alors pour ce nouveau recueil solo concocté aux petits oignons, Jordan s’est entouré d’un casting de choc avec entre autre Vinnie Moore, James LaBrie, John Petrucci, Joe Bonamassa, Guthrie Govan et Rod Morgenstein, pour proposer un album avec une certaine influence Dream Theater mais en moins heavy. Il y a du gros son certes, mais ce n’est pas l’objectif premier voulu.
Ce n’est pas non plus un copié/collé Petrucci & Co. bien entendu, et à l’écoute de « Wired For Madness » nous avons carrément accès à une encyclopédie musicale de plusieurs tomes oscillant entre rock et metal prog, jazz, blues, thèmes de piano ambiances « années folles », orchestrations majestueuses à la sauce Howard Shore / John Williams, et des références empruntées à Pink Floyd et King Crimson. Une véritable marmite progressive qui bouillonne et mijote pendant une heure complète !
« Wired… » est un album cérébral et réfléchit laissant la place grande aux claviers, normal me direz-vous, et avant tout réservé aux fans de l’instrument et de Progressif alambiqué et créatif. Quelques parties vocales trouvent leur place, mais ce disque au trois-quart instrumental ne tardera pas à devenir référentiel comme le fût « Turn Of My Century » de Bob Katsionis en 2002. Pour oreilles averties.
Guillaume